Pourquoi?

Pour Elle, tout simplement. Et tout ses visages. Pour ses filles également, toutes les femmes, sans exception. Parce que le sacerdoce au féminin ça existe, et depuis toujours. Parce que le divin au féminin, ça existe aussi depuis toujours. Parce que l'équilibre, c'est mieux qu'un dieu mâle solitaire. Parce que nous avons nous aussi besoin de nous reconnaître dans des déités, et qu'Elle nous offre tout la richesse de ses visages au travers de toutes les cultures. Ce, depuis l'aube des temps. Ici, il y a matière à nourrir le culte du Féminin Sacré.

Bon appétit et bonne lecture!

vendredi 8 janvier 2010

Holda



Déesse de l’Hiver et Froide Mère


Holda est une déesse issue des Mystères du Nord. Pas aussi connue que Freya ou les Valkyries elle jouit quand même d’une certaine réputation. C’est la déesse qui coud les destinées, comme les femmes du nord qui pouvaient être fortes mais aussi maîtresses de leur foyer. Qui tissait puis cousait pour leurs familles qui vivaient dans les beaux pays froid des vikings. Dans le geste ordinaire de coudre et tisser pour leur famille se trouve l’écho de la déesse Holda. Les femmes tissaient du linge pour habiller leurs familles, les femmes cimentaient leurs familles. Les femmes se réunissaient aussi en plus pour tisser et coudre ensemble. Une activité féminine qui rejoint le thème de couseuse et tisseuse que porte Holda. Holda qui coud les destins des hommes et des femmes ensembles, reliant tout en un morceau. Holda la fileuse/tisseuse. C’est la même qui préside à la naissance. Elle protège aussi les animaux domestiques, qui sont ses envoyés, ses complices chez les humains. Elle est reliée à tout ce qui touche à l’univers du foyer. Les femmes pouvaient s’identifier à elle et elle leur était sans doute une belle source d’inspiration. En tant que fileuse/tisseuse, le rouet est un de ses plus forts symboles.

C’est elle qui coud les mondes ensemble, qui est capable de passer et de voir dans toutes les mondes. Elle passe pour être la créatrice de la technique du tissage du lin qu’elle à enseigner aux femmes. Pour que les femmes avec ce geste là, perpétuent sa symbolique et habillent leurs familles et puissent subvenir à leurs besoin.

C’est une déesse qui est bonne pour les gens travaillants et vaillants. Elle récompense ceux qui en arrache et qui mettent le cœur à leur ouvrage. Par contre, elle est dure avec les paresseux et les profiteurs. Elle punit les paresseux en gâchant leur ouvrage pour qu’ils soient obligés de recommencer tout. Elle accompagne bien par exemple, les femmes qui triment bien dur pour rapporter de quoi manger à leur famille. Pareil pour les hommes. Pour les hommes et les femmes qui travaillent dur, elle ne défera pas l’ouvrage pour les obliger à tout recommencer. Elle va même finir leur ouvrage pendant leur sommeil.

On la fête de façon habituelle la veille de Noël (le 24 décembre) , de là vient la coutume de devoir finir tout les travaux de tissage pour la veille de Noël. Par la suite, les nouveaux ouvrages qui symbolisent les nouveaux débuts recommencent à la fin d’une période sacrée de 12 jours. Les fameux 12 jours de Noël traditionnels dans les pays nordiques. C’est que, lorsque la veille de Noël arrive, on dit que la nouvelle année comptera autant de beaux jours que l’on compte d’ouvrages terminés. Puis la nouvelle année comptera aussi autant de mauvais jours que d’ouvrages non terminés. C’est Holda qui s’en assure pendant sa ronde pour vérifier les ouvrages. Des fois on parle de bons puis mauvais jours, d’autres fois on parle d’années et de mauvaises années.

De manière contemporaine, il est possible d’entreprendre des travaux artistiques et créatifs (encore mieux si ce sont des travaux de broderie, tissage, tricotage) à tout les ans. Dans le but de commencer un ouvrage (ou un projet) et de le terminer avant la fameuse date. Une belle manière de célébrer Holda et de marquer la fin d’un cycle, et le début d’un autre. De plus, cela peut-être une belle manière de fabriquer des cadeaux pour la période des fêtes, faits main.

Holda gouverne la routine domestique qu’on attribue aux femmes, mais est aussi associée à la vie hors foyer. À dehors, à la nature hivernale, à la vie sauvage. Holda aime même à fréquenter et visiter les endroits oubliés et isolés des villes et des hommes. On dit que quand il neige c’est Holda qui secoue ses taies d’oreillers pleines de plumes. Elle est donc profondément liée et associée à l’hiver, au climat et à la température de l’hiver, et puis bien sûr, à la neige. La brume dit-on, c’est la fumée de son feu de foyer en hiver, le tonnerre c’est le bruit qu’elle fait en faisant ses ouvrages au rouet.

Holda, comme beaucoup de déesse, n’a pas qu’un seul visage; elle en possède deux. Dans un premier temps, elle a une apparence qui n’est pas sans rappeler celle de la légendaire Baba Yaga. Une physionomie de sorcière de conte pour enfants! Pas très jolie, plantureuse et âgée. Avec un regard dur, mais maternel cependant dans le cas de Holda. Holda a un regard sévère, comme une mère autoritaire, comme une matrone. Un visage de vieille femme, avec des dents croches et manquantes, un nez tordu. C’est sa face de sorcière et matrone du foyer. Sa face de vieille femme hiver. Elle a aussi un autre visage cependant, plus jeune et séduisant. Plus présentable. C’est alors celui de la jeune fille en blanc, vêtue d’une tenue d’un blanc scintillant comme la neige sur laquelle le soleil darde ses rayons. Comme un vêtement auquel sont fixés des glaçons brillant comment des diamants.
Il est souvent mentionné, qu’elle est pas mariée, qu’elle a pas d’enfants nés de son ventre, même si c’est la protectrice des jeunes enfants, et des femmes enceintes. C’est une espèce d’amazone des neiges, qui n’en est pas moins femme, et pas plus ignorante des femmes puis des enfants pour autant. Bien au contraire, elle leur consacre ses pouvoirs puis ses sphères divines. Elle est l’esprit généreux et bienveillant qui berce le berceau des enfants qui pleurent quand la mère vient juste de se rendormir. Elle est la propriétaire d’un bassin où les âmes des bébés nouveaux-nés entrent pour pénétrer dans notre monde. Beaucoup de fontaines et de bassins sont associés à elle au travers de l’Allemagne. Paraît-il qu’elle va se baigner dans certains d’entre eux, à midi. Il est dit qu’on la voit alors comme une belle jeune femme nue, blonde au teint très clair, qui disparaît rapidement en dessous de l’eau si on la regarde. Cela rappelle les nymphes grecques. Holda est parfois une nymphe des neiges. Les jeunes femmes ont pour coutume parfois, d’aller se baigner dans des bassins alpins dans l’espérance de devenir des mères fertiles et en santé.


Holda a son domaine dans une montagne ou elle a établit toute sa cour et ses sujets. C’est de là aussi qu’elle mène la Grande Chasse. On dit que Maître Eckhart le très pieux, se tenait assis au pied de cette montagne pour avertir les voyageurs de retourner d’où ils venaient. On dit même qu’il bravait le froid, et qu’il poursuivait les gens qui s’adonnaient à la Grande Chasse pour leur dire de retourner à leurs foyers, se mettre à l’abri de la tempête à venir. Holda, Dame du Nord de l’Allemagne, menait une bande de morts, alors que son équivalente au sud de l’Allemagne, Perchta, est décrite comme entourée des âmes d’enfants pas encore nés puis d’enfants morts-nés. Ça met en évidence la dualité de Holda qui a un pied chez les morts et un pied chez les vivants, et puis, qui protège autant les âmes qui rentrent que celles qui sortent de l’Autre-Monde.


C’est en partie ce qui vaut à cette déesse, sa réputation de sorcière. Comme de fait, elle est justement dite Matrone des Sorcières. Magie de femmes, magie de cuisine, magie d’ouvrages féminins. Elle représente bien les sorcières et, le folklore catholique en Allemagne s’est dépêché de la faire apparaître comme telle. Dans de vieux documents on l’associe à Diana Herodias, puis on prétend qu’elle volait avec d’autres sorcières dans les airs sur des balais. Pourquoi pas, quand on sait que le balai est tellement relier aux ouvrages domestiques, dont elle est matrone?

Sous son aspect Grande Sorcière, elle a été reconnue dès l’onzième siècle, comme meneuse des femmes, apparaissant comme l’esprit féminin de la nuit. Des groupes même se formaient et on les nommait les « Hulden de Holda ». Ces femmes là quittaient leurs maisons sous forme d’esprits pouvant passer sous les portes fermées en silence, laissant maris puis enfants endormis derrière elles dans leurs lits. Elles faisaient des voyages de longues distances à travers du ciel, pour assister et partager entre elles de grands festins ou pour se battre sous la pluie. Les fidèles de Holda savent donc sortir de leurs corps la nuit, sous forme d’esprit. Comme pas mal de déesses, elle à une facette plus claire et affable, et une plus sombre et sujette aux jugements. Sous son aspect le plus sombre, elle est la meneuse de la Chasse Sauvage. Aussi nommée chevauchée des puissances, que l’on appelle Heljagt en Allemagne. C’est elle la meneuse de la Horde Furieuse qui se pointe à Samhain, puis à Noël. Elle voyage la nuit, dans la longue nuit d’hiver. C’est la patronne des voyages par le biais des rêves, une maîtresse de la mort, de l’initiation, de la renaissance et du monde chtonien.


Comme de nombreuses déesses, elle a été cloîtrée dans un rôle folklorique de fée. Elle a même inspirer aux Frères Grimm, le conte Mother Hulda ( en allemand : Frau Holle). Elle est aussi très proche de la fameuse « Mère l’oie ». Au fond, sa part maternelle est très développée, car si on dit qu’elle n’a pas d’enfant, on dit aussi, qu’elle a pour enfant, tous les enfants mort-nés et les très jeunes enfants. Elle adopte et recueille les enfants décédés, ceux aussi dont on a pas voulu, et elle les nourrie, les élève et les aime. Elle est donc une terre-mère (du nord) atypique. Elle est cependant mère tout de même. Elle est bien sûr souvent maudite pour ses nombreux liens avec la mort, mais elle a plusieurs aspects positifs.
Pour ce qui est de la « Mère l’Oie » ce n’est pas chose folle que de voir un lien avec Holda. Surtout quand on sait qu’un de ses symboles est l’oie. L’oie qui est liée aux symboles de la chasse sauvage. Les vols d’oie qui apportent la neige en cristaux qui tombent de leurs plumes quand elles passent au-dessus de nos têtes. Leurs cris la nocturnes quand elles traversent la nuit lorsqu’elles migrent, qui ressemblent à des aboiements de chien. Les voyages des oies sauvages, comme Holda et ses sorcières qui volent dans la nuit. C’est elle aussi qui est Oie, messagère et monture pour les âmes des shamans de l’Arctique qui voyagent dans leurs visions dans les autres plans et autres mondes. C’est une guide puissante et initiatrice.


Célébrer Holda

L’hiver est un poème pour Holda, chaque jour en hiver on peut l’honorer, en commençant par le jour de la première neige. À Yule aussi. Tous les travaux ménagers; faire la couture ou la cuisine aussi, sont une manière de l’honorer.

Comme prêtresse ou praticienne, il est possible de lui consacrer un jour pour l’honorer, entre Noël et le Jour de l’An, chaque année. Ce jour-là on peut faire un grand ménage, pour recycler et donner ce dont on ne se sert plus et faire place à l’abondance de Noël et au cycle neuf de la Nouvelle Année. Faire en sorte que notre espace de vie soit propre et net pour franchir un nouveau cap, un nouveau cycle. Pour marquer la fin des attaches avec l’ancien cycle. Une maison propre est aussi une manière de faire plaisir à Holda, dame du balai et du foyer bien entretenu. En offrande également, un pain d’épice, une bougie rouge, une infusion de sureau. Gestes simples mais significatifs qui lui sont dédiés et liés.

On peut la fêter ou l’honorer comme une déesse maternelle, ou une déesse plus sombre, comme celles qui règnent sur le monde souterrain. Sorcière ou Fée, Holda est la figure de deux grands traits du féminin que toutes les femmes portent en elles.

Pour terminer, voilà une belle prière en son honneur :


Holy Holda
by Diane L. Paxson

Holy Holda, in the Heavens
A snowy featherbed you're shaking --
Bless the earth with your white blanket,
Moist the mantle you are making.
Holda high above come riding,
Your Wagon rolls through winter weather,
Turn away you face of terror,
Bless us as we bide together.
Holy Holda, here we gather,
Send us skill in all our spinning,
Huldrefolk to help in housework,
Wealth and health with you aid winning!




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3 commentaires:

  1. Bonjour,je viens de découvrir ton blog via Plaisir de Lune et j'adore tes posts aussi.Je suis très interessée de lire.Très beau blog et hommage au Divin féminin!Je reviendrai lire.A bientot.

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  2. Merci Candie... ;) C'est aussi un de mes Chez-moi... que je veux plus... discret. :)

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  3. Grand merci pour votre article qui est très riche et très complet. Il m'aide grandement dans mes recherches sur Holda.

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